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Voici un courrier que j'ai reçu personnellement de l'Administration des Finances (partie A).
J'y réponds (partie B).

 

A)
Bruxelles, le 9/6/2004

Service Public Fédéral FINANCES
ADMINISTRATION DE LA FISCALITE DES
ENTREPRISES ET DES REVENUS
CENTRE DE CONTROLE DE BRUXELLES 111

Rue des Palais 48
1030 Bruxelles
Tél.: 02/214.05.88 Fax : 02/214.05.89

Votre correspondant: Mr (Tuuuut),vérificateur principal porte (Tuuuut) (Tuuuut étage) team (Tuuuut)
N/ Ref. (Tuuuut) Annexes:

Monsieur,

Mr Philippe VILAIN
Rue (Tuuuut)
Commune (Tuuuut)

L'article 322 du Code des impôts sur les revenus 1992 permet à l'administration de receuillir auprès de tiers des renseignements destinés à assurer l'exacte perception de l'impôt dans le chef d'un contribuable qu'elle désigne nommément.

L'article 323 dudit Code permet en outre, à l'administration, de receuillir auprès de tiers des renseignements au sujet d'un ou de plusieurs contribuables, même non nommément désignés, avec qui ces tiers ont été directement ou indirectement en relation en raison de leurs opérations ou activités.

Je vous prie dès lors de répondre dans un délai de 15 jours aux questions ci-après; ce délai peut être prolongé pour de justes motifs, à me communiquer avant l'expiration de celui-ci.

Je crois opportun d'appeler votre attention sur les dispositions des articles 445, 449 et 450 du même Code qui prévoient l'application d'amendes administratives et de sanctions pénales en cas d'infraction aux articles 322 et 323 précités.

N'omettez pas de dater et de signer votre réponse (voir verso).

Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

L'Inspecteur principal
d'administration fiscale,
(signature du vérificateur)

[Verso de la lettre] :

Q U E S T 10 N S

Concerne Mr (XXX)
Rue (Tuuuut) Bruxelles
Tva (Tuuuut)
[Professions] : (Tuuuut) + (Tuuuut)

Votre correspondant:Mr (Tuuuut),vérificateur principal (Tuuuut) en cas d'absence: (Tél) ou (Tél), (Tél) , (Tél)

Je relève que vous avez versé des sommes sur le compte de Mr (XXX) savoir (e.a. ?)
10/11/2001 37,29 euro
[Les date et montant ont été trèèèèès légèrement modifiés pour l'anonymat]

Questions:

1') Quel est l'objet précis de ce(s) virement(s) ?

2') Si ce(s) virement(s) ont un but commercial :

a) Veuillez me faire parvenir une copie de la (des) facture(s) ou de la (des) note(s) d'honoraire(s) établie(s) par Mr (XXX)

b) (Si ces virement(s) sont en rapport avec l'activité d'(Tuuuut) de Mr XXX) Veuillez me faire connaître de quelle manière vous avez eu connaissance de l'activité de Mr (XXX) et être entré(e) en relation avec l'intéressé . (publicité par courrier électronique-adresse ?, etc.)

c) Avez-vous, à dater du 1/1 /2001 à ce jour, effectué d'autre(s) payement(s) à Mr (XXX) ?

Dans l'affirmative (pour chaque payement)

(a) copie de la note ou facture
(b) copie de la preuve de payement (reçu, virement_)

d) Pouvez-vous préciser les tarifs pratiqués par Mr (XXX) ?

REPONSES(l)
réf (Tuuuut)
Annexé . document(s).

(1) Réponses à fournir et à numéroter dans l'ordre des questions posées s.v.p.

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B)
Lettre-réponse adressée à l'Administration par Philippe Vilain :

Bruxelles, le 11 juin 2004
Concerne : (Tuuuut)
Cher Monsieur (Tuuuut),

J'ai bien reçu votre courrier du 9 juin courant.

Pour répondre à votre question 1, sachez que l'objet précis de ce versement n'a rien à voir avec les activités professionnelles de Mr (XXX), c'était à titre strictement privé et personnel.

Je ne pourrais donc répondre à la question 2 et ses sous questions, ni aux sous questions des sous questions.
J'espère avoir pu vous être utile malgré tout.

Toutefois, j'en profite pour vous exprimer mon indignation à la réception de votre lettre, le genre de courrier que je n'ai jamais reçu en 46 ans de vie.

D'abord cette démarche avec ce courrier, qui à mes yeux témoigne d'un manque total de confiance de la part de votre Administration envers Mr XXX. Et cela est très dommageable pour votre Administration toute entière, car ne pas faire confiance aux citoyens ne peut inciter lesdits citoyens à avoir confiance dans votre Administration, et cela ternit les autres Administrations, car l'on peut dès lors tout supposer...

De plus, d'un point de vue psychologique (je sais, c'est un grand mot...), l'exemple pour les plus jeunes émane des parents et sphères éducatives, et votre Administration représente un peu "le Père" au niveau symbolique d'un peuple. Par conséquent, votre exemple d'un manque de confiance envers le peuple ainsi qu'envers vous même par définition laissera ce peuple en manque de confiance, envers vous, et envers lui même. Si le chef scout a peur, pensez vous que les scouts le suivront, ou seront sereins à leur tour, et d'autant si le chef ne reconnaît pas sa peur ?

Enfin, et en rapport avec la confiance toujours, ce courrier reçu de votre part et visant Mr (XXX) me semble bien inciter à un nouveau questionnement sur la confiance que les gens auraient envers lui, et ceci négativement. C'est en tout cas le premier sentiment qui m'est venu à l'esprit à la lecture de votre lettre. Je trouve cela scandaleux et contraire à tout idée politique constructive envers les indépendants, et par extension envers tous les citoyens. Je ressens une très nette notion de courrier tendancieux, teinté "diffamatoire" dans l'absolu.

Par ailleurs, les questions qui sont posées dans votre lettre me font peur, dans la mesure où elles me font penser à une forme de dictature, pour ne pas dire des relents de la Gestapo des années de guerre 40/45... ;

Notamment avec la question qui demande de quelle manière j'ai eu connaissance de l'activité de Mr (XXX), et en plus de quelle manière je suis entré en relation avec l'intéressé !!! Devrions-nous arborer un signe visible distinctif reconnaissable, peut être... ?

Il me semble, mon cher Monsieur (Tuuuut), que ces questions débordent largement du cadre de votre affaire, en tout cas je le pense clairement. Je suis le fils d'un père qui a été fait prisonnier deux fois durant la guerre 40/45 par les allemands et qui n'a jamais révélé les positions de ses camarades de la Résistance malgré les tortures physiques et morales que l'ennemi lui a infligé. J'en ai la preuve et reconnaissance par certificats de l'Etat Belge. J'ai donc de qui tenir. La manière que j'ai de rencontrer des gens ne regarde que moi, et moi seul, désolé de ne pouvoir satisfaire à ce qu'il me semble être de la curiosité perverse et malsaine à travers ce genre de question que je perçois comme "déviante".

Je ne peux que faire un rapprochement entre ces questions et la chasse aux sorcières de l'époque de la Renaissance. Me convieriez-vous à assister au bûcher de la proie que vous pensez peut être avoir flairé dans vos filets d'incertitudes et de rancœurs... ? J'y assisterais volontiers, non pas pour la sorcière qui expiera toutes ses éventuelles fautes, mais pour observer la bave réelle des corbeaux ricanant sur les branches alentour, et en témoigner à mes semblables. Il me semble que la sorcière est plutôt du côté du chasseur dans ce cadre-ci. C'est une métaphore, bien entendu, avec humour, n'en doutez pas. Rien de personnel de moi vers vous, du tout.

Et je réagis notamment aussi avec la question sur les tarifs pratiqués par Mr (XXX). Je vous suggère de le lui demander, car moi je ne sais pas, s'il en a ou pas, je n'en sais rien. Je trouve par ailleurs cette question "abusive" dans le cadre de votre enquête, c'est mon point de vue.

Jusqu'où iront les questionnaires ? Jusqu'où tout un chacun d'entre nous (dont vous faites partie ?) les laissera aller... ? Je suis défenseur du respect de la vie privée, à ce titre ce genre de question passe par un "déni" pur et simple chez moi, et je n'en suis pas désolé. C'est sans doute ce qui contribue à ma propre survie dans un monde qu'il me semble que vous n'aidez pas, en rien, de cette manière totalement intrusive, conditionnelle (15 jours pour la réponse, sinon "justifier la non réponse ou le retard"), tendancieuse, menaçante (articles 445, 449 et 450 -> amendes, prison), agressive et négative, destructive, dédaigneuse... Je continue ?

Je ressens effectivement et malheureusement votre lettre comme un vent "Hitlérien" au fond de mon être, des frissons de dégoût me parcourent, de honte pour le pays, et d'incertitude (manque de confiance) pour l'avenir, l'avenir dans lequel il me semble déjà me trouver, rien qu'à vous lire. Votre courrier "tombe mal" chez moi, car j'ai envie de m'y arrêter, et d'y donner d'autres suites.

Sans compter sur l'aspect flagrant d'un sentiment "d'acharnement", envers ce Mr (XXX), de la part de votre Administration, ou de vous même, ou les deux, je n'en sais rien, mais cela me semble fort émerger de ce courrier, pour votre information. J'ai envie de poser la question, "dormez-vous bien la nuit après ce genre de harcèlement auprès d'un contribuables qui vit dans 25 mètres carrés, qui n'a pas de voiture et se déplace en tram" ?, mais je ne la pose pas puisqu'il ne s'agit pas, bien entendu (...), d'une action personnelle, mais bien d'une procédure bien légale car approuvée aux Lois Belges de la part d'une Administration et non d'une personne à titre privé... Or, l'on sait qu'une Administration ne "dort" pas, n'est-il pas ?

(L'article 322 du Code des impôts sur les revenus 1992 permet à l'administration de receuillir auprès de tiers des renseignements...)

Etes vous sûr qu'il ne s'agit pas de 1692... (XVII ème S. -> Sorcières) ?

Quelle honte... !!!
L'article en lui même, et en plus une énorme faute d'orthographe "recueillir" et non "receuillir"...!!! Et la même faute répétée deux fois :

(L'article 323 dudit Code permet en outre, à l'administration, de receuillir auprès de tiers des renseignements...)

Lamentable... ;-(

Comment voulez vous que le public crédite une telle "Administration"... ?

Avant de faire "La Loi" sur les citoyens, je pense que je relirais mon courrier avant d'envoyer ça à tout un peuple, non... ?

Et la quantité d'énergie déployée pour quelque 37 malheureux Euros, l'Administration Belge des Finances serait-elle à ce point aux abois... ?

Souvenons nous, l'exemple vient d'en haut... Enfin paraît-il...

Votre enquête génèrera environ 50 cm de hauteur d'un gros tronc d'arbre transformé en papier, dans son ensemble. Je vous laisse multiplier le nombre d'enquêtes à l'année avec le nombre d'agents pour les effectuer, ça nous donne une bonne dimension du nombre d'arbres abattus chaque année rien que pour ce genre d'action. Par forêts entières. Je crains que cela n'aide pas notre planète, sur laquelle nous sommes vous et moi, à lutter contre la pollution et le surnombre...

Je vous invite à vous asseoir dans un bois à l'occasion d'une promenade, et d'y penser de votre mieux, peut être comprendrez vous davantage le fond de mes propos. Un jour, vous ne pourrez plus vous y asseoir, car le bois sera devenu du papier pour ce genre d'enquête. Au même endroit se dressera fièrement un Ministère quelconque qui perpé(tuera) les saccages des forêts de notre Mère Nature. Aujourd'hui, le regard de nos enfants est déjà en forme de point d'interrogation, demain ils auront compris que c'est trop tard, et ils auront raison.

Je ne serais nullement surpris que cette lettre de votre Administration puisse générer un sentiment contradictoire au sein de la population, voire une certaine indignation, ou encore de la honte, ou pis encore, de la haine. Je ne pourrais qu'inviter cette Administration à revoir sa copie si elle tenait à conserver une image digne auprès du peuple belge. Enfin, c'est mon regard sur ce genre de courrier, il m'appartient, et je le partage.

J'ai l'intention de dénoncer cette lettre de votre Administration au grand public par différents médias, ce n'est pas pour autant que je passe à l'acte, ou encore pas tout de suite. Ce courrier serait bien évidemment rendu anonyme, afin de ne pas léser l'une ou l'autre partie.

Pourquoi dénoncer ? Tout simplement parce que j'éprouve durement et difficilement votre courrier et les questions qu'il contient, d'une part. J'imagine que vous enverriez ce genre de lettre aux gens que j'ai pu connaître dans ma vie, et ça ne me fait pas plaisir, pas du tout. Non pas que j'aie quelque chose à cacher, mais c'est ce sentiment de "viol" et d'agression (voire manipulation) qu'il m'est difficile d'accepter sans réagir.

Et d'autre part, parce que le fait de s'en prendre à un contribuable de cette façon, à travers des tiers, "dans l'ombre", le requin face au poisson rouge, me répugne. Alors j'ai le sentiment qu'en dénonçant ce genre de pratique, les gens du public se feront une opinion de l'état dans lequel se trouve notre Etat. J'aurai également le sentiment d'une "rencontre" qui serait plus "à armes égales", l'Administration d'un côté, l'opinion public de l'autre. Qu'en pensez-vous ?

Mais je ne voudrais pas nuire, ni à vous ni à Mr (XXX), donc je ne suis pas encore décidé à passer à l'action, cela reste néanmoins une option tout à fait valide pour ma part. Car je doute que ma simple lettre auprès des responsables de votre Administration ait une quelconque chance de toucher quelqu'un et d'avoir un effet quelconque dans ce type de pratique de cette Administration. Je garde donc le doigt près du START... Le temps, peut-être, de m'informer sur mes Droits et Devoirs en la matière de publication.

En résumé, un peu raccourci j'en conviens, je crains que ce genre de courrier de la part de votre Administration ne fasse plus de tord que de bien, mais c'est par le vécu que vos services en feront l'expérience, nous tombons tous avant de pouvoir marcher... ;o)

Il me semble que les Lois pourraient mieux s'adapter au peuple, et non le peuple se laisser écraser par la rigueur de l'aveuglement. Où est le monde des nuances dans les actions de l'Administration? Peut être à méditer... ?

Je vous remercie d'avoir bien voulu lire ce courrier jusqu'au bout, et j'ose espérer avoir pu attirer votre attention, de manière absolument constructive s'entend, à propos de cette démarche administrative, d'où se dégage, il me semble, un sérieux malaise, voire une "situation médicale pathologique" quasi palpable si j'ose dire.

En vous souhaitant bonne réception de la présente, je reste, cher Monsieur (Tuuuut), à votre entière disposition. Toutefois, je vous remercie par avance de ne plus m'envoyer, dans l'avenir, ce genre de courrier auquel je ne prendrai plus la peine de répondre. Je ne vous empêche pas de m'écrire plus courtoisement et humainement, j'y serai sensible.

Je ne peux vous souhaiter "bonne continuation" là où vous êtes, je ne serais pas sincère, mais je vous la souhaite personnellement dans votre vie et de tout cœur, que celle ci puisse trouver un Véritable épanouissement, à la rencontre de soi même, un autre défi qui me semble contenir une toute autre "Richesse"... :-)

Bien à vous,
--
Philippe Vilain

" Chez l'Homme, c'est le papillon qui devient ver. "
( La Reine morte )
Montherlant, Henry de

" Les tyrans manquent rarement de prétextes. "
( Lettres )
Burke, Edmund

" Le tyran est toujours un esclave. "
( Lettres à l'Inconnue )
Maurois, André

 

 

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